j'ai vécu une expérience traumatisante avec un parasite qui infecte
les Discus, et autres hôtes de l’aquarium tropical, y compris les Corydoras.
J’utilise depuis longtemps des boîtes de produits
lyophilisés pour nourrir mes poissons. Les grandes marques proposent des
mélanges pour Discus comprenant, entre autres friandises, du Krill de petite taille. J’ai découvert ces
produits il y a 1 an environ. Peu après, mes poissons étaient recouverts d’un
nombre important de parasites qui se sont avérés être des Anisakis.
Ce sont des vers nématodes marins qui utilisent la chaine
alimentaire de l’océan pour se
développer. Les hôtes finaux sont les mammifères aquatiques comme les phoques. Des
mammifères moins aquatiques, les humains, sont également contaminés en mangeant du
poisson cru (sushis, …) Une fois infectés, les phoques défèquent, les œufs sont
ingérés par les crustacés (crevettes, gammares, …). Les crustacés sont ingérés
par des poissons, qui subissent le développement des larves. Les poissons sont
mangés par des phoques …
Dans l’aquarium, on remarque d’abord des pustules transparentes sur le
corps avec à l’intérieur un tortillon. C’est le parasite enkysté sous la peau.
Puis le parasite crève le kyste et apparait, comme un filament de plus d’1cm
accroché au corps du poisson. J’ai eu, sur certains Discus, jusqu’à plus d’une centaine de vers accrochés comme une chevelure blanchâtre, sur le front,
les yeux, et certaines partie du corps. C’est vraiment impressionnant.
Encore plus impressionnant, c’était l’absence d’informations
sur Internet, à part les sites canadiens spécialisés sur la pêche et un ou deux
forums qui se recopiaient des articles plus ou moins bidon. Paniqué par l’ampleur
de l’attaque, j’ai mis des produits antiparasites dans le bac, … qui ont achevé
mes poissons malades, plutôt que de les soigner. Le fameux adage qui dit qu’il vaut mieux s’abstenir
plutôt de pratiquer des méthodes empiriques, inadaptées au problème. J’ai payé
cher le non respect de cette règle puisque j’ai perdu 5 Dicus adultes (parmi
mes plus beaux), mes Tétra-empereurs, mes Corydoras, quelques Cardinalis.
La bonne méthode, du moins celle qui a fonctionné chez moi,
lors d’une infection récente avec des Ggammares lyophilisés (je cherchais des crevettes pour remplacer le Krill), c’est de monter la
température à 32° et d’attendre. Les vers éclosent, puis meurent à cause
certainement de l’eau douce et de la chaleur.
Quand j’ai eu la certitude que le produit contenant du Krill
était responsable de l’infection, j’ai écrit au fournisseur des aliments, qui m’a
répondu en niant toute implication dans le problème. Sauf que j’avais jeté les
aliments suspects et l’agression du nématode s’était miraculeusement arrêtée.
Je n’attendais pas du fournisseur une indemnisation de mes
pertes, j’attendais qu’il vérifie le problème, qu’ils change la méthode de
production, et qu’il m’en informe.
Depuis, j’ai mené des recherches importantes sur ce parasite. Je
pense que la température (-20°) utilisée lors du processus de lyophilisation, est
insuffisante pour tuer les œufs. Il faut atteindre les -35° (surgélation) pour
s’en débarrasser. C’est ce qui est pratiqué dans les restaurants qui proposent
du poisson cru à leur menu. J’aurai souhaité que les fabricants de Krill ou Gammare
lyophilisé tiennent compte de ce problème.